La guerre contre l’Ukraine accélère la quête européenne d’énergie en Méditerranée orientale
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La guerre contre l’Ukraine accélère la quête européenne d’énergie en Méditerranée orientale

Jun 05, 2023

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La Méditerranée orientale peut jouer un rôle accru dans la sécurité énergétique de l'Europe, dans la mesure où plusieurs ressources de la région pourraient être libérées, compte tenu de la guerre en cours contre l'Ukraine et de l'intention de l'Union européenne (UE) de réduire sa dépendance à l'égard de l'énergie russe.

L’UE importait près de 45 % de son gaz de Russie en 2021, avant la guerre contre l’Ukraine, ce qui représente 155 milliards de mètres cubes (bcm) par an. Les perturbations de l'approvisionnement énergétique dues à la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine ont entraîné une multiplication par quatre des prix du marché de l'énergie. Un arrêt total des approvisionnements russes pourrait plonger l’Europe dans la récession. Il est donc impératif que l’Europe identifie des solutions à long terme pour garantir qu’elle ne soit pas piégée dans une future crise énergétique. Tout aussi important, l’Europe aura besoin du gaz comme moyen de secours pour les énergies renouvelables.

L’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables ou à partir d’énergies à faible émission de carbone est également essentiel à la transition énergétique. Les pipelines de transport seraient un élément nécessaire d’une future économie de l’hydrogène. L’Europe doit donc investir dans de nouveaux projets de développement du gaz et de l’hydrogène vert ; la question est : « Où ?

La réponse réside dans le fait que l’Union européenne doit prendre une « décision stratégique » d’investir dans le gaz de la Méditerranée orientale. L’investissement dans le gaz de la Méditerranée orientale a l’avantage d’encourager et de consolider la stabilité régionale, de renforcer les États membres et d’aider l’Europe à passer de la Russie aux sources d’énergie indigènes et à proximité. Mais l’Europe doit s’engager sur de nouveaux contrats à long terme malgré sa réticence à signer des contrats de 15 à 20 ans pour le gaz naturel en raison de sa stratégie déclarée d’être climatiquement neutre d’ici 2050.

L’Égypte et Israël sont des fournisseurs de gaz crédibles pour l’Europe

En vue d’importer du gaz régional, l’UE a conclu un protocole d’accord conjoint avec l’Égypte et Israël, aux termes duquel l’Égypte liquéfiera le gaz naturel israélien et l’expédiera à l’Union européenne. Selon les termes du protocole d’accord, les approvisionnements passeront de 5 milliards de mètres cubes à 7 milliards de mètres cubes en 2023 et les années suivantes.

Les quantités pourraient encore augmenter, car la capacité de production maximale d’Israël et de l’Égypte n’a pas encore été exploitée. Israël dispose de 500 Gm3 de gaz supplémentaires disponibles à l’exportation et peut fournir à l’Europe 10 à 15 Gm3 par an si de nouveaux investissements dans les gazoducs et les installations de liquéfaction se matérialisent. Les bénéfices de l'exécution du protocole d'accord sont multiples, allant de la reprise économique de l'Égypte à la sécurité énergétique d'Israël.

La vente de gaz fournit au gouvernement égyptien les devises étrangères dont il a besoin pour subvenir aux besoins de ses 100 millions d’habitants. La vente de gaz solidifie également les relations d’Israël avec l’Europe en cas de besoin. Dans l’ensemble, le protocole d’accord tripartite peut changer la donne dans les relations entre Israël et l’Égypte avec l’Union européenne.

L’énergie, une opportunité en or pour Chypre

La Grèce et Chypre peuvent également présenter des sources alternatives d’approvisionnement énergétique à l’Europe. De son côté, Chypre peut fournir à l’Europe 8 milliards de mètres cubes par an à partir du champ gazier d’Aphrodite. La major américaine Chevron a annoncé l'accélération de ses plans de développement après le récent forage réussi d'un puits d'appréciation sur le champ Aphrodite au large de Chypre. Mais ce n'est que la pointe de l'iceberg. Chypre a découvert des réserves d'environ 700 Gm3 dans le puits Cronos-1 foré dans le bloc 6 ; à Calypso au sein du bloc 7 ; et, à Glaucus, trouvez dans le bloc 10 de la zone économique exclusive de Chypre.

Les approvisionnements énergétiques issus de ces découvertes devraient être soit expédiés en Égypte pour liquéfaction et exportés vers l'Europe, soit dirigés vers le terminal de réception et de regazéification de gaz naturel liquéfié dans la région de Vasilikos à Chypre, qui devrait être opérationnel en octobre 2023.

Une option supplémentaire est la construction d’un gazoduc sous-marin reliant les champs de gaz d’Israël à Chypre, où le gaz sera converti en GNL puis expédié vers l’Europe. Il s’agit d’une proposition initialement faite par la société énergétique grecque de taille moyenne Energean Oil & Gas, qui possède plusieurs champs en Israël, et qui a été adoptée par les dirigeants israéliens et chypriotes.